Langues, Informatique et Traduction
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 l'énociation dans le conte ; exposé présenté par SANA BOURBI semestre 3

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AuteurMessage
SANA BOU
Invité




l'énociation dans le conte ; exposé présenté par SANA BOURBI semestre 3 Empty
MessageSujet: l'énociation dans le conte ; exposé présenté par SANA BOURBI semestre 3   l'énociation dans le conte ; exposé présenté par SANA BOURBI semestre 3 I_icon_minitimeDim 27 Mar - 12:04

Présentation :
Le texte ethnique, de nature collective ; se présente à la fois comme « production » collective et comme « reproduction » individuelle tendant à se substituer à la première sans jamais la « couvrir » entièrement ».
Nous allons interroger du point de vue énonciatif et dégager les embrayeurs de personne, les relais déictiques, les morphèmes non-déictiques, les modalités d’énoncé.
Nous verrons si le corpus répond aux conditions générales de l’énonciation qui se manifestent dans : les formules rituelles et protocolaires d’ouverture-clôture du conte ; signaux démarcatifs ; effacement du sujet énonciateur ; etc.) et de conditions d’emploi.
Les procédés linguistiques et sémiotiques utilisés pour faire valoir exceptionnellement le point de vue du sujet énonciateur et narrateur (monstration, modalisation, etc.) et généralement pour l’occulter (non représentation du sujet et distanciation vis-à-vis du récit porteur).

Pour illustrer notre propos, nous commencerons par :
I Les embrayeurs de personne :
L’énonciation du conteur-narrateur est évidemment différente de celle d’un énonciateur-narrateur engagé dans une fiction romanesque. Cette énonciation déterminée, localement, par des procédés et des traits reconnaissables visant à instaurer un narrateur et un narrataire dotés de compétences particulières.

Le « Je / tu » dans le conte
Ces occurrences ont été prélevées à l’initiale, en médiane et en finale et ce, dans le but de marquer discursivement l’intervention de l’énonciateur-narrateur dans son texte.
Nous pouvons dégager un premier niveau énonciatif caractérisé par la présence implicite du je de l’énonciation
1-
عاودوا كالوا[g aːl u ] [ ʕă u d u]
« Ils racontent…,ils disent que ….. »


2 لهلا يخلينا من الناس لكيعاودوا
[lahla ʝ χ alina men n-naːs li-kaʝʕă u d u]
« Que Dieu ne fasse pas de nous des gens qui racontent que… »

3 مايكون مكاننا بينهم
[mɑ-ʝkun mkaːn-na bin-hum]
-« … que notre place ne soit pas parmi eux ! »

4 الصوف لظهري لعظام عامرين لفمي واللحم للخريين
[s-suf l-dahri lʕʕdaːm ʕaːmrin l-fomi w l-lħam l -loχ rin]

-« Une toison de laine pour mon dos ; l’os garni pour ma bouche et la saucisse pour les autres »

5
خليناهم ياكلوا لحديد وجيينا ناكلوا الثريد
[χlina-hom jɑklu l-lħdid w ʒinɑ nnaːklu t-trid]
-« Nous les laissons manger du fer et nous venons manger du thrid »

6 خاسكم تعرفو بان السلطان كان جرب
[χɑs-kum tʕarfu bi-janna s-soltaːn kaːn ʒʒrab]
-« Or il faut que vous sachiez que le sultan était teigneux»

7 نتوما عارفين مزيان انه خاص خمسمياة عام
[ntuma ʕaːrfin mazjaːn bi-jana-ho χaːs χamsamjaːt sana]
-« vous savez sans doute qu’il faudrait cinq cents ans… »
= Il est aisé de constater dans toutes les occurrences en question, l’occultation volontaire et délibérée du sujet énonçant je. Celui-ci bien que présent sémantiquement est absent morphologiquement et « déictiquement ». Il reste non assumé, car le conteur-récitant revendique, de par son statut, la tradition collective et anonyme (la paternité individuelle des textes est chose exclue) et souligne à l’intention du récepteur-écoutant l’interdit qui frappe une telle appropriation formelle du discours de fiction (il est fait allusion au code sémantique partagé par l’énonciateur et l’énonciataire du conte).
Les exemples 1 2 et 3 le montrent clairement :
1-
عاودوا كالوا[g aːl u ] [ ʕă u d u]
« Ils racontent…,ils disent que ….. »


2 لهلا يخلينا من الناس لكيعاودوا
[lahla ʝ χ alina men n-naːs li-kaʝʕă u d u]
« Que Dieu ne fasse pas de nous des gens qui racontent que… »

3 مايكون مكاننا بينهم
[mɑ-ʝkun mkaːn-na bin-hum]
« … que notre place ne soit pas parmi eux ! »
= Les morphèmes personnels inscrits dans ces trois énoncés discursifs ont une valeur déictique certaine dans le discours fictivement installé :
1 Le « u » dans [gaːl u ] et [ ʕă u d u] qui est un pronom sujet renvoyant à la troisième personne du pluriel ; montre clairement l’exclusion formelle du je/tu puisqu’il n’y pas une présence de pronom sujet de la première personne et le pronom complément qui renvoie à l’énonciataire tel que :[ gelt-li-k]


2 -[lahla ʝ χ ali-na men n-naːs li-kaʝ-ʕă u d u]
Le ( -na ) « nous » inclusif qui est un pronom complément déttaché du verbe [ʝ χ ali ] est une sorte de personne amplifiée, marquée par l’ambigüité sémantique. Il peut être :

(i) (Je+je) [an aː] +[an aː] peuvent être la communauté restreinte des hommes de parole, conteurs et dépositaires de la tradition orale et savante ;

(ii) (Je+tu ) [nnta ] /[ntu :ma]+[an aː] peuvent référer au narrateur-récitant et au narrataire-écoutant (souvent pluriel) ;


(iii) Je+il (elle) [an aː] +[huwa]/[hija] renvoient à la communauté élargie des croyants, des gens qui parlent la même langue et participent à la même culture.

3 مايكون مكاننا بينهم
[mɑ-ʝkun mkaːn-na bin-hum]
« … que notre place ne soit pas parmi eux ! »
- Le « notre » [-na] (adjectif possessif, dont le correspondant personnel est le nous fonctionne comme un relais déictique. Il est doté des mêmes caractéristiques que son prédécesseur dans l’exemple précédant le morphème personnel [hum] هم qui renvoie à « eux » ;a une double valeur :
- déictique d’abord car il revoie au troisième actant de l’énonciation (par extension هم « les autres » par restriction (les gens qui racontent)
- anaphorique puisqu’il réfère à « eux » qui précède dans l’exemple :
[n-naːs li-kaʝʕă u d u] الناس لكيعاودوا les gens qui racontent
A côté de ces occurrences-types, nous pouvons présenter d’autres occurrences : (4 -5- 6- 7).
4 الصوف لظهري لعظام عامرين لفمي واللحم للخريين
[s-suf l-dahri lʕʕdaːm ʕaːmrin l-fomi w l-lħam l -loχ rin]

« Une toison de laine pour mon dos ; l’os garni pour ma bouche et la saucisse pour les autres »

5
خليناهم ياكلوا لحديد وجيينا ناكلوا الثريد
[χlina-hom jɑklu l-lħdid w ʒinɑ nnaːklu t-trid]
« Nous les laissons manger du fer et nous venons manger du thrid »

6 خاسكم تعرفو بان السلطان كان جرب
[χɑs-kum tʕarfu bi-janna s-soltaːn kaːn ʒʒrab]
« Or il faut que vous sachiez que le sultan était teigneux»

7 نتوما عارفين مزيان انه خاص خمسمياة عام
[ntuma ʕaːrfin mazjaːn bi-jana-ho χaːs χamsamjaːt sana]
« vous savez sans doute qu’il faudrait cinq cents ans… »
= Un premier examen nous donne les indications suivantes :
-EX 4 الصوف لظهري لعظام عامرين لفمي واللحم للخريين
[s-suf l-dahri lʕʕdaːm ʕaːmrin l-fomi w l-lħam l -loχ rin]
-« Une toison de laine pour mon dos ; l’os garni pour ma bouche et la saucisse pour les autres »


la répartition du [i] dans [dahri ],[ fomi ] qui renvoient au « je » est sous deux formes :
-une forme indirecte car il est question d’embrayeurs de personne, de seconde catégorie avec les morphèmes possessifs : [i] ي « لظهري- لفمي » par opposition aux « ILS « des autres) [l -loχ rin] للخريين
-une forme cryptée, car il s’agit, de formules figées contenues dans le protocole de clôture du conte marocain berbère

EX 5 :
خليناهم ياكلوا لحديد وجيينا ناكلوا الثريد
[χlina-hom jɑklu l-lħdid ɥʒ inɑ nnaːklu t-trid]
« Nous les laissons manger du fer et nous venons manger du thrid »
L’utilisation de [na] « NOUS » inclusif (je+ vous) qui est un pronom sujet attaché au verbe [χli] dans [χlina-hom] , au verbe [ʒ i] dans [ʒ inɑ]et au verbe [kl] dans [nnaːklu] permet au conteur énonciateur d’intégré dans la sphère de locution le récepteur –énonciataire virtuel du conte puisqu’il renvoie à lui le conteur plus l’énonciataire.

EX 6 :
خاسكم تعرفو بان السلطان كان جرب
[χɑsk um tʕarf u bijanna s-soltaːn kaːn ʒʒrab]
« Or il faut que vous sachiez que le sultan était teigneux»
le [kum] [t] et [u] qui renvoient à « vous »انتم dans les mots [χɑsk um tʕarf u] est une adresse au récepteur –écoutant, une invite à l’échange verbal qu’accentue la forte modalisation de l’énoncé vecteur (une modalisation déontique avec le [χɑskum] خاسكم le « devoir »
A y regarder de plus près, l’on constate que l’installation de l’allocutaire –énonciataire est fictive. Le « vous »[kum] انتم ici l’allocutaire est intégré dans l’énoncé à titre de témoin fictif ; mais sans jouer aucun rôle dans le procès, si bien que sa suppression n’altérerait en rien l’énoncé au niveau du contenu.

On pourrait dire :
السلطان كان جرب
[s-soltaːn kaːn ʒʒrab]
« Or (…) le sultan était teigneux et s’en cachait soigneusement »

EX 7 :
نتوما عارفين مزيان انه خاص خمسمياة عام
[ntuma ʕaːrfin mazjaːn bianaho χaːs χamsamjaːt sana]
« vous savez sans doute qu’il faudrait cinq cents ans… »
Dans [ntuma ] et [ʕaːrfin mazjaːn ] la valeur déictique est hors de doute pour cet embrayeur de personne [ntuma] انتم qui est un pronom personnel de la première personne du pluriel plus le pronom sujet [in] attaché au verbe [ʕaːr]. Elle s’insère dans une véritable tirade à l’intention de l’auditoire, interpellé et sommé d’écouter de savoir et de s’instruire.
En résumé, l’attitude du conteur énonciateur est implicite mais si on veut rendre sa présence explicite; à l’aide de paraphrase appropriées, de la manière suivante :
-[ana kan-ʕlam s-samʕin bi-raji fh aːd ʃi li tangul]
-« j’informe mon allocutaire de ce que je pense de l’objet de ma communication »

- [ka:nwsal li s-sa:mʕin ga:ʕ li χa :shum ba:ʃ jfahmu lhkaja]
-« je communique à mon allocutaire toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension du récit, dont je suis responsable »

-[ba:ʃ jaχdu l-lʕibra] -« …afin qu’il en tire de bonnes conclusion ».
Mais cela ôtera du conte son originalité à savoir la présence implicite du conteur énonciateur.
Comme synthèse pour ce corpus nous remarquons une occultation quasi-systématique du « je » انا de l’énonciation et de son corrélat immédiat, le « tu » de l’allocutaire sous toutes ses formes directes.
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